
Le millésime 2025 est placé sous le signe du contraste. La production nationale en légère augmentation par rapport à 2024 demeure toutefois en retrait d'environ 13% par rapport à la moyenne des 5 dernières années. Malgré des conditions parfois éprouvantes - canicule, sécheresse, maturation accélérée - certains vignobles tirent leur épingle du jeu.
C'est le cas de la Côte Chalonnaise. Ce coin discret mais authentique de Bourgogne prouve que finesse et tradition peuvent encore rimer avec accessibilité.
Là où le Pinot Noir donne des rouges croquants, fruités et charmeur dans leur jeunesse, le Chardonnay (et l'Aligoté) produit des blancs vifs, floraux, fruités à souhait et parfait pour des apéritifs ou des repas légers.
Souvent surnommé "vin noir", le Cahors s'est forgé une réputation autour du Malbec produisant des vins puissants, tanniques, colorés et de garde. Dans un contexte où les habitudes de consommation évoluent, certains domaines regardent désormais vers l'avenir en proposant des vins plus légers et des blancs de belle fraîcheur, parfois issus de "cépages résistants".
Notre dossier confirme le renouveau qualitatif amorcé ces dernières années: un vin qui assume sa densité et son terroir, et qui peut aussi séduire par sa robustesse et sa générosité.
Avec un rendement commercialisable réduit de 10% (9.000Kg/ha contre 10.000 Kg/ha en 2024), décision motivée par la volonté de "désengorger les réserves" et de s'aligner sur un marché aux ventes plus incertaines, les vignerons de la Vallée de la Marne en Champagne effectuent désormais un travail plus rigoureux de sélection parcellaire, de suivi de maturité et une attention accrue portée à la qualité plutôt qu'à la quantité.
En ce crépuscule de 2025, le climat impose ses contraintes, la vigne souffre, mais l'esprit d'adaptation, le souci du terroir et la recherche de qualité demeurent.
Pour le consommateur, c'est l'occasion de (re)découvrir des vins authentiques, parfois modestes mais toujours sincères et porteurs d'un lien profond entre la terre et les hommes.
A l'aube des fêtes de fin d'année, alors que l'on ouvrira des bouteilles pour célébrer l'an neuf, c'est ce lien, fragile et généreux, qu'il nous paraît essentiel de saluer.
Michel Praet
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